Quels sont nos rapports à la Biodiversité ? Éditorial trimestriel 03-18 par Jacques STEIN.
Conscients, préoccupés, inquiets, concernés au quotidien, … mais peu informés, peu engagés et peu en contact régulier avec la Nature : voilà comment on pourrait qualifier une très large majorité de citoyens selon un tout récent sondage mené en France à l’occasion de la Fête annuelle de la Nature (Eh oui, ils ont au moins cela là-bas !)[1]. Ces caractéristiques pourraient sans aucun doute aussi être appliquées aux citoyens wallons…
Cette large majorité de citoyens pense également que la Biodiversité devrait être une véritable préoccupation gouvernementale, voire une cause nationale, et que le système éducatif ne sensibilise pas suffisamment les enfants aux enjeux de la Biodiversité et de sa préservation. Mais cette large majorité n’est toutefois membre d’aucune association de Protection de la Nature et n’a jamais participé à une balade « encadrée » par des connaisseurs de la Biodiversité…
L’enquête ne dit rien par ailleurs sur les perceptions qu’ont ces citoyens sur la Biodiversité ! Sauvage ou maîtrisée ? Herbes folles ou interventions fréquentes ? Exploitation ou plaisir des sens ? Utilitaire ou à préserver ? Un peu de tout ?
Ce qui est sûr, c’est que si les « gouvernants », à quelque niveau que ce soit, en parlent, peu en font, si ce n’est de manière très marginale. Alors que de tous les coins de la Planète déferlent des appels à en faire beaucoup plus que le train-train actuel des petites actions sans grande envergure…
Et, sans un grand engouement citoyen, la situation ne changera pas.
Donc : la situation ne changera pas !
Les gouvernants en resteront au minimum minimorum pour donner l’impression que…, mais sans plus. Face à la dégringolade (pourtant largement avérée) de la Biodiversité, ils nous présenteront de beaux bilans avec TOUT ce qu’ils ont déjà fait et TOUT ce qu’ils VOUDRAIENT faire, … du moins s’ils sont sollicités pour !
Car, malgré les rapports qui s’accumulent, les alertes venant de tous horizons, les manifestes, les points de basculement qui approchent, il n’y a toujours pas de dynamique propre à la Biodiversité, pas de plan d’action voté et appliqué, pas de stratégie vis-à-vis des espèces en danger ou des sites à mettre sous statut de protection (sites précis, échéances, moyens consacrés, …), … Bref, peu d’ambitions en général.
En conclusion : si, pour résoudre la crise de la Biodiversité, les rapports à la Biodiversité de la grande majorité d’entre nous doivent encore être considérablement améliorés, … il serait grand temps de s’y mettre et d’y mettre les moyens qui s’imposent!
[1] https://fetedelanature.com/fil-d-infos/le-rapport-des-francais-la-nature
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